Une mobilisation des economies
Les efforts d'un Japon
en bout de course
Quelques exemples :
-conquête des îles de la Sonde afin d'exploiter d'importants gisements de pétrole (en 1942, le Japon n'a que deux ans de réserves d'hydrocarbures devant lui).
-un ministère des Munitions est créé en 1943.
-multiplication par quatre de la production d'avions en 1941 et 1944.
Le sursaut américain
Dès 1942, le Victory program mobilise toute l'économie américaine.
"Presque cinq mois se sont écoulés depuis que nous avons été attaqués à Pearl Harbor. Nous réalisons que la guerre est devenue ce que Hitler avait proclamé qu'elle serait : une guerre totale. Construire les usines, acheter le matériel, faire les milliers de choses nécessaires dans cette guerre, coûte beaucoup plus d'argent que n'en a jamais dépensé une nation durant la longue histoire de l'humanité. Nos soldats, nos marins sont membres d'unités bien disciplinées. C'est pourquoi nous devons travailler et faire des sacrifices. C'est pour eux. C'est pour nous. C'est pour la victoire."
Allocution radiodiffusée du président Roosevelt, 28 avril 1942
Captain America incite le jeune public américain à acheter des timbres afin de financer la guerre, 1943.
En 1944, le Japon est dépassé par l'ampleur de la production industrielle américaine, l'épuisement de ses réserves énergétiques et de matières premières, et un certain retard technologique (fin de l'assistance allemande).
Une guerre industrielle dont les Etats-Unis sortent gagnants.
Production d'armes au Japon et aux Etats-Unis entre 1937 et 1945.
La Guerre du Pacifique Le Japon contre les Etats-unis
entre Guerre totale et Guerre d'Anéantissement
Le DÉROULEMENT du conflit en bref
Le 7 décembre 1941, le Japon détruit la quasi totalité de la flotte américaine du Pacifique, basée à Pearl Harbor sur l’île d'Hawaï. En quelques heures, 400 avions japonais anéantissent dix bateaux et 188 avions américains. Les pertes humaines sont considérables : 2 400 morts et 1 200 blessés. Cette attaque fait suite aux sanctions économiques et financières que les Etats-Unis avaient imposées au Japon. Elle vise aussi à montrer à un ennemi jugé faible, toute la puissance de l'armée japonaise dans le Pacifique.
Dès lors, les Etats-Unis déclarent la guerre au Japon (et à l'Allemagne) : la guerre devient mondiale. Dans le cadre d'une guerre aéronavale (dans laquelle la maîtrise des espaces maritimes et aériens s'exerce grâce à l'emploi de porte-avions), d'importants coups d'arrêt sont portés à l'expansion japonaise au printemps 1942, notamment dans la mer de Corail et à Guadalcanal (protection de l'Australie) ainsi qu'à Midway (centre du Pacifique). De 1942 à 1945, les Etats-Unis avancent lentement vers l'Ouest du Pacifique. La reconquête des archipels est difficile. La résistance de l'armée japonaise est acharnée (Iwo Jima, Okinawa). Après d'intenses bombardements sur Tokyo, les Etats-Unis larguent deux bombes atomiques sur les villes d'Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 : le Japon capitule sans conditions le 2 septembre 1945 .
La déshumanisation du Japonais
Deux affiches officielles de propagande.
La propagande américaine présente le Japonais comme un monstre ou un rat.
La DÉSHUMANISATION du japonais
Le corps du "jap" devient un trophée de guerre.
Ordre du commandant américain en chef de la flotte du Pacifique en septembre 1942 : "
Aucune partie du corps de l'ennemi ne doit être utilisé comme souvenir
."
Cette ordre a été donné afin de limiter les prélèvements d'os (maxillaires, crânes complets) sur le corps des soldats japonais. De nombreux GI,s envoient ces restes à leurs familles ou leurs compagnes restées aux Etats-Unis via la poste militaire. Ainsi en mai 1944, le magazine américain Life publie la photographie
d'une jeune femme de l'Arizona remerciant son petit-ami marin pour l'envoi d'un crâne de Japonais. L'armée américain condamne cette livraison et cette photographie, craignant qu'elles n'engendrent au Japon des représailles sur les prisonniers de guerre américains.
La peur japonaise des brutalités du Soldat américain
La propagande japonaise présente le soldat américain sous les traits d'une brute. Elle grime souvent le président Roosevelt en démon. Au sein des forces armées japonaises, s'ajoutant à un code d'honneur très strict, la rumeur selon laquelle les Américains ne feraient pas de prisonniers pousse nombre de soldats au suicide. Ici, une attaque suicide japonaise vue par la série The Pacific (2010).
A Saïpan (juin 1945), des civils japonais oubliés par les opérations d'évacuation de l'armée se suicident en masse afin de ne pas tomber dans les mains des soldats américains : explosion à la grenade au fond de grottes, sauts dans le vide depuis une falaise, infanticides.
Le traitement des prisonniers de guerre
Entre le 9 avril et le 1er mai 1942 sur la péninsule philippine de Bataan, une marche de 97 kilomètres conduit environ 80 000 prisonniers de guerre américains et philippins vers un camp d'internement situé à San Fernando au nord de Manille. Cette marche à la mort fait des milliers de victimes : mauvais traitement (coups de baïonnettes), absence de nourriture, blessés et malades exécutés. Cet événement a eu un grand retentissement aux Etats-Unis.
De fait, en représailles, les soldats américains dans le Pacifique font peu de prisonniers. A Tarawa (novembre 1944), le mot d'ordre de l'armée est : "pas de prisonniers". Dans son journal de guerre (1944), Charles Lindbergh note qu'en Nouvelle-Guinée, beaucoup de Japonais capturés sont victimes d' "accidents" et qu'il y a peu de prisonniers.
Le phénomène des Kamikaze a relativiser
Le 25 octobre 1944, 24 pilotes japonais lancent leurs avions sur des bateaux américains au large des Philippines. Cette initiative est appuyée puis généralisé par un commandement japonais aux abois. Spectaculaires, ces opérations-suicide n'ont eu que de faibles résultats : 5 000 pilotes moururent pour la destruction de quelques dizaines de navires vite remplacés par l'industrie américaine. En outre, si certains soldats semblent motivés par leur patriotisme, d'autres sont simplement victimes de la pression ambiante.
"Si vous refusez de vous
porter volontaire, le
chef
vous convoque et vous
demande pourquoi. Vous lui répondez : « j’ai été engagé pour devenir
pilote
et non pour me suicider
en me jetant sur l’ennemi avec une bombe ». Mais alors vous subissez une
telle pression que vous finissez par vous porter volontaire."
D’après le témoignage de
Kenichoro
Onuki
, 2000.
Les bombardements américains
Les Américains utilisent le bombardement stratégique (bombardement de vastes zones urbaines visant à détruire les infrastructures au sol et à terroriser la population) pour forcer le Japon à capituler et éviter un débarquement militaire probable dans l'archipel en 1946 (opération Olympic).
De fait, la campagne de bombardement des grandes villes japonaises est terrible. Le 9 et 10 mai 1945, Tokyo est rayé de la carte par des bombes au phosphore. Un terrible incendie propagé par les constructions en bois fait près de 130 000 morts. C'est le bombardement classique le plus meurtrier de toute la Deuxième Guerre mondiale.
Les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques sont larguées au-dessus d'Hiroshima et Nagasaki, seules villes importantes encore intactes après une saison de bombardements américains. A Hiroshima, on a compté entre 90 000 et 100 000 victimes : 25 % tuées par le feu nucléaire, 50 % mortes des suites de leurs blessures ou brûlures, 25 % gravement irradiées. Sur 90 000 bâtiments, 62 000 furent détruits.