Du 24 septembre 2015 au 17 janvier 2016
Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS)
Poète, écrivain d'art, collectionneur
Première grande rétrospective consacrée à Tristan Tzara (1895-1963).
Son nom est rattaché à celui du mouvement Dada.
450 d’œuvres d’artistes que
Tzara a côtoyés permettent de mettre en lumière l'étendue de son travail et de son influence.
Kertész André (dit), Kertész Andor (1894-1985), Tristan Tzara, 1926 Paris,
Centre Pompidou - Musée national d'art moderne -
Centre de création industrielle © RMN-Grand Palais -
Tristan Tzara est né en Roumanie en 1894. Il a d'abord était inspiré par le symbolisme. Il choisit de s'exprimer par l'écriture.
Lorsqu'il arrive à Zurich en 1916,
Tzara poursuit cette entreprise d'exaltation de la parole et du geste spontanés aux côtés de son compatriote Marcel Janco, de Hugo Ball et de celui qui restera son ami de toujours, Jean Arp.
"Je dors très tard. Je me suicide à 65%. J’ai la vie très bon marché, elle n’est pour moi que 30% de la vie.
Ma vie a 30% de la vie. Il lui manque des bras, des ficelles et quelques boutons.
5% sont consacrés à un état de stupeur demi-lucide accompagné de crépitements anémiques.
Ces 5% s’appellent DADA."
« Annexe : Comment je suis devenu charmant sympathique et délicieux»,
dans : Sept Manifestes Dada,
Paris, éd. du Diorama, Jean Budry, 1924
En France en 1920, Tzara rencontre Picabia et les surréalistes comme Aragon, Breton et Soupault.
Il sera un artiste engagé.
1934 : membre de l'Association
des Écrivains et Artistes Révolutionnaires
1936 : aux côtés des Républicains espagnols puis adhésion au Parti communiste
1960 : Manifeste des 121
contre la guerre d’Algérie.
Portrait de Tristan Tzara par Francis Picabia en 1918 Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle © ADAGP Paris 2014. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Meguerditchian
Cadavre exquis, 1935 André Breton (1896-1966), Tristan Tzara (dit), Rosenstock Samuel (1896-1963), Greta Knutson (1899-1983), Cadavre exquis, 1935 Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle
© ADAGP, Paris 2015 © Greta Knutson © Tristan Tzara Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat
Avec Breton, Aragon, Éluard et Soupault, Tzara participe aux manifestations provocatrices des dadas comme les lectures sur fond de crécelles et
clochettes d’un article de l’ActionFrançaise.
Tzara fait jouer des pièces de théâtre comme "La Première puis La Deuxième Aventure céleste de Monsieur Antipyrine".
Tzara est aussi critique d’art et signe des textes pour les catalogues d’exposition de ses amis artistes (Picabia, Ribemont-Dessaignes ou encore Man Ray pour "Champs Délicieux").
Des tensions se dessinent entre Tzara et Breton dès 1921, lors du procès fictif contre Maurice Barrès pour « atteinte à la sûreté de l’esprit ».
Breton préside, Aragon défend, Tzara témoigne de façon boufonne.
Le groupe dada
Man Ray, Le groupe dada, vers 1922, épreuve gélatino-argentique, 13,7 x 26 cm
Collection particulière. Photo : M. Bertola / Musées de la Ville de Strasbourg
© Man Ray Trust / ADAGP Paris 2015
Pour marquer son opposition au "Manifeste du surréalisme d'André Breton, Tristan Tzara publie en 1924 les
"Sept Manifestes Dada".
"Je considère que la poésie est le seul état de vérité immédiate.
La prose par contre est le prototype du compromis envers la logique et la matière "
Tristan Tzara publie L'homme approximatif en 1931
Premier poème du recueil "l'Homme approximatif", de Tristan Tzara (1925) dit sur un montage d'images tirées du film de Dziga Vertov "L'homme à la caméra" (1929).
Avec la collaboration de Tristan Pichard pour l'espace sonore.
Miró a signé l'une des plus belles illustrations d'un texte de Tzara avec "Parler seul" .
Yves Tanguy a fait les eaux-fortes de "L’Antitête".
Sonia Delaunay a illustré plusieurs de ses livres, Giacometti dessiné son portrait et le Douanier Rousseau a collaboré pour "La Fabrique de Chaises".
Parler seul : poème / Tristan Tzara
Maeght, 1950 1 vol. (117 p.) : lithographies en noir et en couleur de Joan Miró. Legs Michel Leiris Fonds spécifique : Fonds Michel Leiris. Paris, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet © Successió Miró / ADAGP, Paris, 2015
La Fenêtre Robert Delaunay 1912,
Photographie © Musée de Grenoble
La Muse endormie, Constantin Brancusi 1910 Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle © ADAGP, Paris 2015 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Adam Rzepka
Le Rossignol Chinois Max Ernst, agrandissement photographique effectué par l’artiste d’après le photomontage original (1920), Collection particulière. Photo © DR
"Regardez-moi bien ! Je suis idiot, je suis un farceur, je suis un fumiste.
Regardez-moi bien ! Je suis laid, mon visage n’a pas d’expression, je suis petit, Je suis comme vous tous ! "
Annexe : Comment je suis devenu charmant sympathique et délic
ieux », Sept Manifestes Dada, Paris, éd. du Diorama, Jean Budry, 1924
Cubo bête Côte d'Ivoire, masque anthropomorphe, début xxe siècle, Paris, musée du quai Branly Photo © RMN-Grand Palais
"La statuaire nègre ne remplit pas les mêmes fonctions que nos œuvres d’art. Elle est, avant
tout, utilitaire, dans ce sens qu’elle répond à des besoins précis, soit religieux, soit sociaux, [...]
nous assistons à la revalorisation de tous les arts
jusqu’à présent considérés comme barbares, de ces arts qui ont été dépréciés uniquement
parce leur évolution n’est pas calqué sur la démarche historique des peuples dits civilisés."
Tristan Tzara «Sur l’art des peuples africains»,
Démocratie nouvelle , Paris, n°5, 1955
Jan Arp et Tristan Tzara ont entretenu une très forte amitiés. L'exposition se termine sur une photo des deux hommes dans le jardin de Arp à Clamart, réunis dans un grand éclat de rire.
Configuration, Jan Arp, 1916 © ADAGP, Paris 2015 © Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève / Photo : Bettina Jacot Descombes