Conférence verbale et « pantomimée »
« Si Pierrot m'était conté »

À 14h00, sous le grand Cèdre du Château, Philippe Pillavoine parlera pendant 1 heure 10 du sujet qui lui tient à cœur, à savoir : l’art du Mime avec son personnage phare : Pierrot.

– Pierrot ? Celui des limonades ? Pierrot gourmand ?
ou celui d'Au clair de la lune ?… – Oui, mais pas uniquement.

Conférencier pour l’occasion, l’artiste Mime va commencer tout naturellement sa causerie par la naissance et les premières apparitions sur les planches du personnage enfariné qui finira par détrôner Arlequin. Un peu d’histoire : Dans la Comédie Italienne, Arlequin était celui à qui on jouait les méchants tours, et celui qui recevait les coups de bâton.

Mais vint Giuseppe-Domenico Biancolelli, dit Dominique qui jouait les arlequins et le succès aidant, il changea cette règle. Le nigaud Arlequin se métamorphosa en un Arlequin fait de génie et d’esprit qui refusa de recevoir les coups de bâtons. Désormais ce serait lui seul qui les donnerait, comme s’en inquiétait l’homme de lettres Édouard Fournier : « Comment, sans le niais nécessaire, la Comédie pourrait-elle tenir sur pied son répertoire ?… Il fallait, de nécessité, un imbécile pour les besoins du répertoire, pour les jeux de scène des acteurs, pour les menus plaisirs du public. Un bon hasard, inspiré par Molière, le mit au monde [en 1665] ; ce fut Pierrot [dans Don Juan ou le Festin de Pierre]. »

Ensuite et avant de raconter la vie de Gaspard Deburau (le prince des Mimes) puis d’aborder la mort de la dynastie des Pierrots, Philippe Pillavoine décrira le jour où le personnage n’a plus eu le droit à la parole.

C’était au début du XVIIIe siècle les acteurs de la Comédie-Française, voulant le maintien de leurs droits, obtinrent du lieutenant de police, M. de la Reynie, une sentence portant « défense à tous particuliers, hors les comédiens françois, de représenter aucune comédie ou farce dans la ville de Paris, sous peine d’amende. ».

Pour les personnes venues assister à la Conférence qui voudraient approfondir la thématique, Philippe Pillavoine a mis en ligne sur les Internets le site « La Bibliothèque des Pantomimes ». Il s’agit d’enrichir le site de canevas mettant en situation le personnage Pierrot et ensuite le partager avec de nombreux internautes afin de savoir d’où vient et où va la Pantomime.

Spectacles à 20h

« L'après-midi d'un Faune »

« Nijinski est mon idole depuis ma redoutable adolescence. Les ballets et Russes en particulier m’ont toujours fait rêver. Le désir d’interpréter ce faune et la reine des nymphes tout droit sortis de l’imaginaire des poètes m’accompagne depuis cette période. En faire une pantomime est un rêve qui deviendra réalité. J’y interpréterai tous les personnages et n’aurai aucun accessoire. Ce sera à l’art du Mime de « rendre visible l’invisible » pour me conformer aux préceptes de mon Maître. Notre Prélude à l’après-midi d’un faune sera un spectacle poétique et familial de surcroît. De plus, il mettra en images les sonorités magistrales de l’orchestre Les Audacieux. »

À l’origine, en 1876, L’après-midi d’un faune était un poème de Stéphane Mallarmé. En 1892, le poème est devenu le Prélude à l’après-midi d’un faune, œuvre musicale composée par Claude Debussy. À nouveau sous le même titre, l’œuvre musicale s’est transformée en 1912, en une chorégraphie signée à Vaslav Nijinski. Marcel Marceau, le Maître Mime de Philippe Pillavoine, disait « Le poids du danseur est dans les étoiles ». Et Nijinski excellait en la matière. Dans les airs, il était le Roi. Les spectateurs de 1912 étaient venus pour l’admirer virevolter dans les airs. Mais en véritable génie, le danseur fétiche de Diaghilev a pris le contre-pied des envies du public. En effet, sa chorégraphie est plus que terrienne. C’est tout juste s’il exécute un jeté.
Philippe Pillavoine estime que cette chorégraphie serait idéale pour un artiste Mime qui lui possède une « pesanteur ailée », toujours selon Marcel Marceau. Philippe Pillavoine de détailler :

Spectacle à 21h

« Contes de Ma Mère l’Oye »

Alors que le Collectif Les Audacieux va interpréter la Sonatine « Contes de Ma Mère l’Oye », Philippe Pillavoine va illustrer de Mime les airs de Maurice Ravel. Afin de varier son interprétation, son choix se portera sur des langages de gestes différents répertoriés et créés par le Mime Jacques Lecoq.

Pour « Pavane de la Belle au bois dormant » il mettra en situation Arlequin, Pierrot et Colombine grâce au langage de la Pantomime Blanche. Le « Petit Poucet » sera en figuration mimée, « Laideronnette, Impératrice des Pagodes » en bande mimée, « Les Entretiens de la Belle et de la Bête » en conteur-mimeur et enfin « Le Jardin féerique » en mimage. Voici un programme varié afin de mettre en valeur par le biais du Mime, les différents tableaux imaginés par Maurice Ravel.