Histoire des violences de masse et des violences extrêmes à la fin du XXe siècle

Histoire politique du contemporain 2017-2018 - URCA

Introduction

De l'importance de choisir ses mots

1. Des mots qui masquent la réalité du génocide

S’il faut tirer une leçon du Rwanda, c’est que les hommes sont tous coupables et qu’ils sont tous innocents (…) Sortez vos mouchoirs : il va y avoir des larmes. Âmes sensibles s’abstenir : le sang va couler à flot sous les coups de machette. (…) Partout, dans les villes, dans les villages, dans les collines, dans la forêt et dans les vallées, le long des rives ravissantes du lac Kivu, le sang a coulé à flots – et coule sans doute encore. Ce sont des massacres grandioses dans des paysages sublimes.

 

Jean d'Ormesson, dans le Figaro, juillet 1994

Introduction

De l'importance de choisir ses mots

2. La rhétorique de la barbarie ou de la folie n'est pas de l'analyse

 On peut donc tuer des hommes sans que leur mort occasionne le moindre sursaut de conscience, la moindre révolte ? On peut donc tuer des hommes comme on le fait des rats ? Sans en éprouver le moindre remords ? Et s'en flatter ? Mais dans quel égarement, dans quel délire faut-il avoir sombré pour qu'une « juste cause » autorise de telles horreurs ?

Lydie Salvayre, Pas pleurer, p. 134

<< Massacre >> :

 

<< forme d'action le plus souvent collective de destruction de non-combattants >>

Jacques Sémelin, Purifier et détruire, p. 21

2. Quelques chiffres pour commencer

  • Au XXe siècle, 164 millions de personnes tuées par leur propre gouvernement (Rummel)
  • Où ?  Irak, le Cambodge, l'Algérie, l'Irlande, la Chine, le Mexique, le Congo, l'Allemagne, les Etats-Unis (...)
  • Depuis 2000 : Yézidis, Rohingya font l'objet de massacres systématiques

Des guerres qui changent de nature : le civil au coeur du conflit

  • Comment expliquer que les civils soient directement visés par les massacres ?
  • Comment expliquer que des civils deviennent eux-mêmes des meurtriers ?

 1 Introduction : présentation des deux terrains

Deux observatoires privilégiés : les conflits liés à l'éclatement de la Yougoslavie (1991-1995), le génocide des Tutsi au Rwanda (1994)

2 Et le massacre devient possible.

Les logiques d’éclosion de la violence.

3 Le problème du passage à l'acte.

Corps violents, corps souffrants

4 Le rôle du monde

 

PLAN DU COURS

I Introduction à l'histoire du rwanda. De la colonisation au génocide de 1994

Un petit pays agricole

Source : Université de Laval

Où ?

Source : le Monde Diplomatique (1994)

1. La colonisation et le développement

de catégories << ethniques >>

  • Tutsi (15%), Hutu (85%), Twa
  • Roi Musinga
  • Pères Blancs
  • Speke et la théorie des « nègres blancs »
  • 1931 : création de cartes d’identité mentionnant les catégories = >

 

2. DE L'INDÉPENDANCE DU RWANDA

À LA CRISE ÉCONOMIQUE (1962-1994)

A - L'indépendance contre les Tutsi

 

B - La seconde République, une dynamique d'apaisement interrompue par la crise économique (1973-1994), sur fond de crise migratoire

  • Parti de Kayibanda (Parmehutu, « émancipation hutu »)
  • Départ massif des Tutsi dans les pays voisins (Ouganda, Burundi)
  • Coup d'état de Juvénal Habyarimana le 5 juillet 1973
  • Front Patriotique Rwandais (1987)
  • Accords d'Arusha = > Pour garantir application, envoi de la MINUAR,  Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda

 

NOMS ET DATES À RETENIR

Le déclenchement du massacre :

6 avril 1994

  • L'avion du président Habyarimana est abattu par une roquette à Kigali
  • Assassinat des casques bleus belges et de la première ministre
  • Gouvernement intérimaire extrémiste appelle au massacre
  • 800 000/1 million de morts - arme blanche, grenade, arme automatique
  • Le génocide s'achève lorsque le FPR prend Kigali (juillet)

 

Interlude

II les massacres de grande ampleur perpétrés pendant l'éclatement de la Yougoslavie (1990-1995)

Atlas historique (Larousse, 2003)

 

 

  • 6 républiques réunies en fédération : Slovénie, Croatie, Bosnie - Herzégovine, Serbie, Macédoine, Monténégro
  • 2 provinces autonomes : le Kosovo et la Voïvodine
  • Une Chambre des nationalités avec des représentants de chaque entité
  • Une armée, la J.N.A, ou << armée populaire yougoslave >> multi-ethnique

A Qu'est-ce que la Yougoslavie vers 1980 ?

Comment se répartissent les peuples ?

  • les Serbes... de Serbie
  • les Croates... de Croatie

mais aussi...

  • Les Serbes de Bosnie
  • Les Croates de Bosnie
  • Les << bosniaques >> c'est-à-dire les musulmans de Bosnie

 

plus... les Serbes vivant en Croatie, les Croates vivant en Serbie...

plus... le Kosovo (environ 15% de Serbes, 85% d'Albanais)

  Komsiluk = désigne relations de voisinage des communautés / pas un code de lois mais plutôt un ensemble de règles sociales anciennes respectées par tous, avec ses rituels et codes (pas mixité)

B. Le développement des nationalismes.

La place du Kosovo

 

  • La naissance du projet de << Grande Serbie >> autour de Milosevic et Cosic
  • La crise économique et politique
  • Les revendications albanaises. 1981 : manifestations demandant le statut de République pour le Kosovo
  • 1986 - 87 : agitation des Serbes du Kosovo. Visite de Milosevic
  • 1989 : suppression de l'autonomie du Kosovo ;  <<révolution des yaourts >>
  • 1991 : déclaration d'indépendance de la Croatie et de la Slovénie

L'extension du conflit

à la Bosnie

 

  • octobre 1991 : la Bosnie déclare sa souveraineté
  • mars 1992 : un référendum valide l'indépendance de la Bosnie
  • avril 1992 : début du siège de Sarajevo par les troupes serbes
  • 11-16 juillet 1995 : massacre de Srebrenica par les troupes de Mladic
  • 14 décembre 1995 : accords de Dayton et partition de la Bosnie

Histoire des violences extrêmes à la fin du XXe siècle (CM1)

By Caroline Muller

Histoire des violences extrêmes à la fin du XXe siècle (CM1)

Cours d'histoire politique du contemporain, L1, URCA, 2015-16.

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